Le 4 avril - Pondichéry - Tamil Nadu

« Même quand on ne peut plus ajouter des jours à la vie, on peut toujours ajouter de la vie aux jours... » - Anne-Dauphine JULLIAND


Ce matin, un groupe de Caravaniers va visiter le Matrimandir pendant que l'autre dispose de sa matinée pour parcourir la ville, se reposer, lire...


 

DSC06416Au hasard des rues de Pondicherry un marché couvert nous invite à pénétrer dans le coeur de l'Inde.


 

Au Matrimandir, nous sommes reçus par Marie Claire qui nous explique le fonctionnement du lieu.

Nous déposons nos chaussures dans l'allée qui descend doucement entre les « pétales » du Matrimandir, « temple de la mère divine ».

Le silence remplit l'espace, solennel.

Dans l'espace circulaire, pantalons relevés, nous passons des chaussettes blanches. Tout est mis en œuvre pour préserver la blancheur du lieu malgré les nombreux visiteurs.

Nous gravissons une rampe au sol blanc et moelleux qui rend visible la structure bâtie autour de l'axe de lumière. De l'eau coule en drapé fin le long de canaux de briques aux bordures dorées.

C'est bouleversant de beauté.

Nous sommes maintenant au cœur du Matrimandir. C'est le temps de l'assise, tapis blancs, méditation collective, unicité. C'est une chambre circulaire, habitée par douze colonnes blanches. Là, descend le rayon solaire capté du ciel. Il pénètre un globe de cristal posé sur un chevalet construit avec le symbole de Sri Aurobindo. Par moment des étincelles d'or en jaillissent..

Le cœur se remplit de joie.

Et l'élan qui a animé la création du lieu se manifeste. "Ils ont voulu qu'il soit parfait. Ils l'ont construit par amour". Merci

Nous redescendons ensuite jusqu'aux pétales, nous traversons celui de « courage » et de « progrès » où des alcôves abritent des personnes en méditation. Nous garderons l'envie de nous y nicher, il faudra revenir. Là, notre « cinquantaine » est canalisée ; des veilleurs protègent cet univers avec bienveillance.

Nous nous glissons autour du lotus où le rayon de lumière vient toucher la terre. Nourriture ultime du ciel et de la terre.

Concert à Pondicherry

Un concert est programmé à 18 heures 30 en bord de plage près de la statue de Gandhi.

Gandhi

Concert sur la plage de Pondichery - Les musiciens de Baloo ouvrent le concertIl est 17h30. Les Caravaniers dispersés se dirigent lentement le long de la digue qui nous sépare de la mer pour rejoindre le lieu du concert : une vaste place non loin de la statue de Gandhi qui semble parrainer la soirée, soirée organisée par un de nos chers lieutenants d'amour, Balu, que nous retrouvons avec plaisir.

D'autant plus de plaisir que je fais cette petite marche de l'ashram à la place en compagnie de Kavita et Joseph venus nous rejoindre pour trois jours. Ils m'emmènent en passant chez un de leurs amis et je prends cela comme un signe profond de confiance et d'amitié.

La nuit commence à tomber. Beaucoup de personnes ont déjà pris place sur les fauteuils de jardin installés face à la scène et à la statue de Nerhu.

Je remarque d'emblée les silhouettes des musiciens de Balu en habits festifs : pantalon jaune et ceinture rouge qui mettent si bien en valeur leur belle peau brune et résonnent en couleur avec la tenue de quelques Caravanières danseuses.

Vivre la musique, danser est une grande joie pour nous tous mais cette joie est décuplée quand elle se joue au-delà des frontières !

C'est cela que nous sommes venus accueillir en Inde : partager la rencontre avec l'autre, le différent et pourtant si semblable en humanité.

Le public est composé de personnes d'origine indienne mais aussi européenne car Pondicherry est un ancien comptoir français.


Les musiciens d'Agnii sont aussi présents ce soir. Ici Saru présentant les musiciensLa musique s'envole dans l'air marin et son vent rafraîchissant


Sur le rythme endiablé du djembé, les Caravaniers dansent sur la scène

Le concert commence chaleureusement avec nos amis indiens aux percussions, rejoints ensuite par Georges II, Olivia, Marc au piano et accompagnés par la danse de Claire, Marie-Claude, Rosa, Laëlle, Camille, ainsi que d'une nouvelle Caravanière, Célestine qui se met aussitôt dans le ton de la Caravane Amoureuse.


Les clowns animent aussi la soiréeEt le tout arrosé comme souvent pour le final de la belle présence des clowns Ella, Joseph et Soizic.


Le public compte quelques centaines de personnes mais malheureusement, les femmes, comme souvent, quitteront la place vers 19h, sans doute pour assumer les tâches ménagères qui leur incombent.


 

Claire danse au son du piano et joue avec le ventC'est un public assez stoïque et nous peinons un peu à leur communiquer notre enthousiasme, à les mettre en mouvement aussi bien dans le frappé des mains que dans la danse.


Une Aurovillienne est venue sympatiquement danser un moment avec nous. Elle m'explique qu'à Pondicherry les gens se connaissent entre eux et il leur est plus difficile de se débarrasser du regard des autres et donc d'oser la spontanéité.

Qu'importe, certains viennent quand même échanger quelques mots, nous remercier.

Nous avons vécu de la complicité et nous nous sommes donné avec tendresse et authenticité.

Nous sommes invités à témoigner la Joie que nous portons sans chercher à convaincre.

Les fruits de ce que nous vivons ne nous appartiennent pas.

Sous ce ciel étoilé, avec cette petite brise marine et la bienfaisance de la fraîcheur du soir, nous goûtons ces dernières soirées festives avec dans le cœur la gratitude d'avoir participé à cette belle aventure humaine.

Claire


 

Tous les Caravaniers, chauffeurs et musiciens de la soirée montent sur la scène

Impressions...

P comme Partage, Passage, Plénitude

A comme Authenticité, Amour

R comme Rituel, Regard

T comme Tolérance, Trouvaille

A comme Abondance, Aurore

G comme Gratitude, Grandeur

E comme Emerveillement, Eclat, Elan, Etincelle, Eternité.

Joseph 

« Matrimandir » temple de la Mère

Temple sacré de l'Homme

Entrailles de lumière

Vibration subtile

Souffle dans l'air

Caresse du vent

Emerveillement

Guetteur de l'aube

Gardiens de vie

De ce cœur immobile

Etincelant

Qui bat quand on s'approche

Qui bat quand on se fait proche

 

Ôte tes sandales

Marche sans bruit

Incline toi devant la Maternité

Ô toi

L'homme d'Amour assoiffé

Tressaillement

Dans la nudité

Transparence infinie

Ecrin offert

A toi

Le passant

Qui contemple

Le Féminin

 

Rejoins ces entrailles

Utérus mystérieux

Si fragile

Si vulnérable

Si abandonné

Si vivant

Laisses-toi glisser en lui

Comme une goutte de l'océan

Laisse-toi pénétrer

Comme l'Eau pénètre la Terre

Comme la lumière pénètre l'obscurité

Deviens la Source

Ruisselante

Abreuvée

Exposée

Que ton corps

Révèle

La Communion Sacrée

 

Ainsi nait

De cette Offrande

Le germe Banian

Arbre de la Vie

Solide

Généreux

Puissant

Enlaçant

De ses grands bras

Tous ceux qui cherchent

La Joie

La fraîcheur

De l'Enfance

Unifiant

En son sein

Le fruit unique

Du Ciel et de la Terre

Naissance perpétuelle

Présent

Et Eternité

De l'Amour.

Claire


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