Le 28 mars - Madurai - Tamil Nadu

 

« Le verbe "aimer" est le plus compliqué de la langue. Son passé n'est jamais simple, son présent n'est qu'imparfait et son futur toujours conditionnel » - Jean Cocteau

Yuval a rejoint à nouveau la Caravane amoureuse pour nous accompagner jusqu'au bout...


Le choix nous est donné de rester dans les bras de Morphée ou d'assister à un concert improvisé sur le bord de la plage au lever du soleil.

Suite et fin du Mot de Marc Vella

Cap Comorin, concert au lever du soleil - Les indiens vienneny se baignent face au soleil levant28 mars 2013, 5h15 du matin... Les Caravaniers sont là dans le hall, certains dorment encore, d'autres descendent l'escalier en se tenant au mur, mais beaucoup ont déjà le sourire et la bonne humeur qui nous invitent au dépassement, à l'aventure, au rendez-vous avec notre transcendance... Et c'est parti pour retourner sur cette jetée du bout du monde... Je pensais que nous serions les premiers, que la place serait vide... Que nenni... Il y a une foule incroyable. Des centaines et des centaines de personnes sont déjà là, toutes assises sur les marches d'un immense amphithéâtre tourné vers l'Est... Toutes ces personnes ne sont venues à cet endroit que pour une seule chose : vivre un lever du soleil... Quand toute une foule s'éveille si tôt pour regarder spontanément un lever de soleil, alors monte en moi un espoir infini quant au devenir humain. Il y avait là, sous mes yeux, des centaines de Petit Prince amoureux. Quelle communion, quelle ferveur, simple et si évidente. Pas de moulures alambiquées, pas de dorures au plafond, pas de symboles, pas de brillances et de clinquants, ni statues au doigt qui désignent ni fresques de souffrance... Juste le vent, les dernières étoiles, la pleine lune qui s'enfuit à l'Ouest et un incendie de lumière qui s'annonce à l'Est... Je n'oublie pas la présence des trois mers qui se mélangent, heurtant avec ses vagues, les rochers formant le lagon. Il y a déjà des personnes qui se baignent tout habillées... Leur bain est leur prière.


6 heures... Les Caravaniers avec les chauffeurs installent le piano, encore un effort difficile mais nous sommes tous exaltés, conscient d'offrir autant à nous qu'aux indiens un moment plus qu'exceptionnel... Il nous faut poser une corde qui entoure le piano sinon l'instrument et moi-même serions ensevelis par la foule de plus en plus pressante... Et puis, jeter la première note... Entre l'océan qui m'entoure, la foule et la vastitude du Ciel, autant dire que cette note n'est entendue par personne... Et pourtant, elle est là, au milieu de ce brouhaha, dressée comme un « i » minuscule. Il me faut maintenant le rendre majuscule sans qu'il devienne envahissant, intrusif... A L'Est, le soleil, à l'Ouest le piano sur un fond de pleine lune... Quel décor... Rouge d'un côté, se dégradant vers un bleu nuit tout piqué d'étoiles au zénith pour se redégrader en allant vers l'Ouest vers un bleu nuit jaune laiteux... Une voûte incroyable nous est offerte.


Cap Comorin, concert au lever du soleil - Arrivée à 5h30, la nuit est encore làEt je joue là... Et les Caravaniers eux aussi jouent leur musique... Certains sont assis, perdus avec les étoiles qui s'éteignent une à une, d'autres sont à l'affut du premier clair de soleil, plus loin, un Caravanier marchande son tchaï, là-bas ça discute, ailleurs ça marche et déambule en collectant regards et sourires... Chacun vit sa vie...


S'il y a une chose dont les indiens ne sont pas avares, c'est bien de ça : regards et sourires... Ils ont une façon incroyable de dodeliner de la tête lorsqu'ils se sentent reconnus... Ce petit mouvement de tête les rend si gracieux, si beaux, si craquants, autant les hommes que les femmes... Lorsqu'ils sourient c'est comme si la lumière sortait de leur être... Et dire que l'on n’a pas le droit de sourire sur des photos administratives... Comment peut-on interdire le sourire ? Interdire le sourire, c'est empêcher notre propre lumière de jaillir, c'est tuer l'espérance de la rencontre... C'est nous rendre coupable de cette lumière... Interdire le sourire est une atteinte à notre essence.


Cap Comorin, concert au lever du soleil - Concert d'émergence avec la mamanCap Comorin, concert au lever du soleil - Ecoute

 



Cap Comorin, concert au lever du soleil - Le soleil se lève sur le mémorial du rocher de VivekanandaLe soleil, d'un orange éclatant, explose un nuage imprudent, explose la tonalité mineure en laquelle je me lovais. Sans le réaliser, mon doigt, se pose sur le « la »... Il ne veut plus aller sur le sol dièse en tierce qui plaisait tant à mon oreille... Le fa majeur s'impose et m'emmène vers un rythme plus cadencé. Sans que les mots ne soient nécessaires, deux Caravanières, Claire et Muriel passent la corde et se mettent à danser. Sans que les mots soient nécessaires, deux hommes indiens surgissant de la foule compacte qui nous entoure les suit...


 

Cap Comorin, concert au lever du soleil - Indiens et Caravaniers écoutent MarcCap Comorin, concert au lever du soleil - Rencontre


 

Cap Comorin, concert au lever du soleil - Puis avec la fillePartout les regards s'éclairent. Tout en jouant, je lis sur les visages des uns et des autres la gratitude, la bienveillance, la reconnaissance infinie de ce partage d'humanité... Et derrière, en contrepoint, les saris orange vif, rouge écarlate frangés de vert pomme, mouillés par les océans moulent des femmes totalement abandonnées à leur prière. à côté, les hommes s'amusent à se rouler dans l'eau, d'autres se lavent, certains font des ablutions, et comme partout, les enfants jouent en se poursuivant... Tout cela n'aura duré qu'un instant...


Mon piano est rangé, les Caravaniers sont partout et ailleurs dans Kanyakumari et moi je suis dans ma chambre d'hôtel, là, le ventilateur ne tourne pas au dessus de mon lit, l'électricité est très capricieuse en Inde... Il fait terriblement chaud, certainement autour de 40°... Je suis nu devant mon ordinateur à écrire ces quelques lignes, il est 10h30 du matin et je me sens profondément vivant, profondément heureux...


Cap Comorin, concert au lever du soleil - RegardMerci la Caravane amoureuse, merci l'Inde ».

 

Le journal de bord des enfants

Le matin, très tôt, il y a un concert pendant le soleil levant (mais moi je n'y vais pas).

Nous partons vers Maduraï. Nous arrivons en fin d'après-midi. On pose les bagages.

Dans un aquarium, il y a un poisson tout rose brillant. C'est un poisson sacré. Au début, il est tout petit, puis, il peut grossir tellement que l'on est obligé de le mettre dans un bassin. Avec lui, il y a un poisson lave-vitre et 6 ou 7 autres petits poissons.

Aussi, il y a une belle fontaine qui au début, projette de l'eau en l'air, fait un genre de bulle d'eau, puis, tous les minuscules buissons en plastiques projettent de l'eau vers le centre.

Nous mangeons au restaurant de l'hôtel, puis tout content, allons nous coucher.

Paul

 

 

 


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