Le 19 février - Île de Haere -

Aujourd’hui nous partons pour l’île de Haere. Afin de respecter la loi des marées, le départ se fait au lever du soleil.

 A l’arrivée, la marée basse nous oblige à laisser le piano sur le Mektoub.

Alors que le piano commence à résonner dans la mangrove, les villageois s’approchent, à pied, pour monter sur le bateau et s’approcher du clavier pour se l’approprier.

 Piano_Bateau Sur la rive

 

Cathy au piano 

Nous sommes ensuite accueillis sur la place du village pour partager quelques danses et chants.

Danse

Danse 2

 

Le maire s’adresse à nous :

 « L’étranger est porteur de paix. Ce n’est pas tous les jours que nous recevons une visite comme ça. »

 

Puis, Norbert Diata, le responsable de la jeunesse, prend la parole :

 

« On est très ravi de vous recevoir chez nous. Rappelez-vous que vous êtes dans un village qui manque d’eau. Une maternité pas équipée, et parfois, à cause de l’isolement de l’îlot et du manque de prise en charge adaptée, des mères meurent. Je parle avec le coeur car je suis fils de femme. On ne fait pas de la mendicité, on a juste besoin d’un coup de pouce car nos têtes fonctionnent. Ne croyez pas que le village n’est pas peuplé, mais comme nous n’avons pas de lycée, les enfants partent dès qu’ils sont grands. »

Discours des jeunes

 

L’ambiance est étrange au sein du groupe. Nous nous sentons comme posés sur un fil. Le manque de temps et le rappel du contexte par Norbert nous repositionne dans la réalité.

 

Nous apprendrons plus tard que la Casamance est rebelle à la modernité et très attachée à ses traditions. Le manque d’infrastructure en est peut-être le prix à payer ?

 

L’après-midi se déroulera tranquillement après notre retour sur l’île d’Hitou.

Nous sommes heureux de profiter de ce temps pour découvrir un peu plus profondément cette île exceptionnelle, et continuer de nouer des liens forts avec ses habitants.

 

Lutte sénégalaise 

 Jardin des femmes puit On aide au jardin

  

En fin d’après-midi et en soirée, les femmes nous amènent au coeur du village où nous sommes sollicités pour participer à leurs danses.

 

Danses du soir

 

Pendant ce temps, certains caravaniers passeront la soirée autour du feu, bercés par les chansons afro-folk du poète-guitariste Belo.

 

« J’ai vu un mec grimper le long d’un palmier pour récolter le vin de palme. Je lui ai souri et lui ai fait comprendre que j’aimerais bien essayer de monter. Il m’a emmené à un palmier plus petit et m’a prêté son matériel pour que je puisse monter. J’ai récolté le vin et il m’en a offert 1 litre. Il s’appelait Joseph. C’était un moment à la fois très fort et très simple. C’est un vrai boulot, ça m’impressionne. Si tu veux du vin de palme, tu peux pas l’acheter, tu vois, faut aller le chercher à 10 mètres de hauteur ! » - Abel, caravanier.


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