Le 28 avril - Besançon - DOUBS

 

Ô fil du temps...


Dominique de l’association Art’monie » nous accueille  avec les compagnons d’Emmaüs à la Bergerie.  La Communauté Emmaüs a été fondée par l’Abbé Pierre en 1949

« C’est un peu de temps donné à des libertés pour, si tu veux, apprendre à aimer ».

La présentation de toutes les actions locales se fait devant la roulotte posée entre hangar et nature. Le repas est convivial : tous y ont contribué . Le premier contact musical se produit dans ce lieu bucolique ; Pierrette la présidente et Luc le co-responsable de l’association Emmaüs sont présents.



Rencontre avec Luc

Luc a créé le journal Cent Voix qui rassemble les textes et illustrations écrits par les compagnons et autres marginaux. La qualité littéraire, la profondeur des textes, les illustrations sont étourdissants pour « porter la lumière sur l’être humain qui ne saurait disparaître sous les artifices des apparences et de l’avoir » Il montre que « loin des sentiers battus, derrière les rideaux tirés sur vos misères, votre isolement, vous saviez percer l’incompréhension et l’indifférence » Ce journal est publié pour apporter aux plus démunis un soutien financier, à Madagascar ou ailleurs.

Luc a fait des études de droit en faisant du bénévolat pour la communauté Emmaüs. Cela décide de son chemin qui l’amène aujourd’hui a être salarié de cette communauté. Il a une foi immense en l’être humain. Il ne compte plus ses heures de travail, entre 50 et 60 heures par semaine car il mène aussi l’atelier d’écriture des résidents de la communauté d’Emmaüs. Il a crée le journal «  Cent Voix »

Ecoutons-le :

«  Quelques soient les souffrances, si on pose un regard d’amour sur la personne, elle reprend les rênes de sa vie »

«  Il y a plus d’évolution humaine en 30 ans qu’en 100 ans. »

«  Il y a des gars qui ont du sang sur les mains et qui deviennent magnifiques. »

« Dès qu’on gratte un peu la violence et la souffrance, on découvre la beauté humaine. «


Un Jour

Un jour où j'étais à marée basse

tu m'as envoyé tes mots

qui tombèrent sur moi

telle une pluie d 'été

Colombe subtile et légère

tu t'es posée

sur le rebord de ma fenêtre

à l'heure précise

où je cherchais le sens de l'Est

Un jour où j'étais

hors du monde hors des jours

tu es venue vers moi

avec des fleurs un livre

et tes yeux si clairs

Et les pierres de la ville

devinrent plus légères

 

Soumya Ammar Khodja

Extrait Cent voix N° 6 – septembre 2011


Sur du papier jauni par des années d'attente,

Que je t'adresse ces quelques lignes

Bien que tu sois loin de moi,

Mon cœur, lui, est près de toi,

C'est en ta compagnie que j'ai appris le verbe « aimer »,

Un verbe que j'ai gravé au fond de ma mémoire

Là où nulle gomme ne pourra l'effacer

Et nulle force ne pourra le détruire,

Je l'ai gravé tout au fond de ma main

La main ouverte, j'ai peur qu'il s'envole

En la serrant, j'ai peur de lui faire mal.

Jean-Claude (Compagnon d'Emmaüs Besançon)

 

Extrait Cent Voix N° 6 – Septembre 2011


Rencontre avec François-Alexandre Guyot

Nous sommes reçus chez les Compagnons d’Emmaüs à Besançon. La veille à Poligny nos hôtes nous avaient  offert un ruban multicolore portant cette phrase du père Joseph Wresinski : « Là où des hommes et des femmes sont condamnés à vivre dans la misère, les Droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

J’ai noué le ruban  à mon petit saxophone, et François-Alexandre l’examine avec  circonspection.

« Ah ! Ça c’est du père Wresinski ! »

La discussion s’engage sur des chapeaux de roulettes (Emmaüs étant devenu depuis la veille à Poligny le fournisseur officiel des roulettes  de chariotes de déambulation de la Caravane amoureuse).

« Oui ! D’accord ! Non à la misère ! »

« Oui ! Mais non ! Pas d’accord de s’unir pour les faire respecter ! »

« Quoi ? Quoi ? Pas d’accord pour faire respecter les hommes et les femmes condamnés à la misère ? »

« Mais non ! Les Droits de l’Homme ! Il y a des Droits de l’Homme qui violent les Droits de l’Homme »

Ça démarre fort avec François-Alexandre, avec un  côté ludique dans la discussion rebondissant d’arguments en jeux de mots,  et une sorte d’accélération immédiate qui fait éclore en même temps la confiance et l’intensité de l’échange, tout en élevant instinctivement le débat…

« La connerie humaine sauvera le monde » déclare-t-il sentencieusement…

(C’est la formule pour élever le débat sur les subtiles articulations entre l’Altruisme et l’Égoïsme, un peu l’équivalent de « tu aimeras ton prochain comme toi-même »)

« Ben oui, trop bon, trop con ; la connerie humaine sauvera le monde : je préfère être trop bon, mais sans obligation : je reste libre ! »

Le bout de CV qu’il évoque confirme un certain engagement, engagement certain, par exemple comme représentant Comtois de « Culture du Cœur », association nationale déclinée en villes ou en régions, ou secrétaire du mouvement ATD Quart Monde à Besançon.

« J’aime être con : Savoir dire non. Tout en sachant dire oui. »

Euh…  ?

« C’est très clair : je commence par dire non, et ensuite discrètement je fais oui. »

Ensuite on mélange tout dans la discussion : l’article 29.3 de la Déclaration des Droits de l’Homme : « Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s’exercer contrairement aux buts et principes des nations unies ». Ah oui, ça pose question quand même, des droits inaliénables et imprescriptibles qui ne peuvent pas s’exercer. Du coup les Droits de l’Homme sont toujours d’abord ceux d’autrui ou ceux de l’institution.

En plus François-Alexandre est hautboïste, Même En Concert ! Et il rend un hommage à Mr Monange, pianiste aujourd’hui disparu.

« Sacrée question, l’Altruisme.

Je pense que je suis trop altruiste et parfois je me néglige moi-même, et c’est pas bon. Hum… Du coup la présente discussion me fait envisager d’amender cette position ! »

Ouh là, il y a l’apéro qui fait mine de démarrer là-bas…

« J’essaye de ne jamais commettre 2 fois la même erreur. »

(D’où l’échange !)

François-Alexandre, quelque chose d’essentiel que j’aurais oublié ?

« 1 bisou ! »

fagggg.guyot@gmail.com

 

 


Lors du repas au Centre Emmaus je rencontre une femme étonnante ! Denise va avoir 90 ans dans peu de temps. Elle est toujours bénévole deux après-midi par semaine chez Emmaus. Toute sa vie elle a été militante, d'abord avec son mari puis elle a poursuivi la démarche auprès de différentes structures : Resto du cœur, accompagnement de personnes en fin de vie...  Pour elle l'engagement permet de regarder la vie autrement, de se faire des amis. Elle a les yeux qui pétillent. Elle est l'illustration même du don de soi source de vie et de joie.


Pendant que la Caravane part s'installer place Pasteur, quelques caravaniers accompagnent les clowns Bouillotte et Aglaé et une pianiste à la rencontre des résidents de la maison de vie. Cette habitation accueille 7 personnes en situation de soins palliatifs ne nécessitant pas une hospitalisation afin de les accompagner en douceur, de recréer de la solidarité, de proposer une vie de famille avec des activités permettant d’être dans la vie jusqu’au bout. C'est dans un univers ressemblant à une maison familiale que nous attendent les résidents dans le jardin, avec leur famille, des accompagnateurs, des bénévoles. C'est un temps merveilleux d'humour, de tendresse, de musique que nous partageons autour d'un goûter.


Les caravaniers se retrouvent place Pasteur, magnifique place du centre ville. Marc s’installe au piano et improvise quelques thèmes musicaux ; trompette, clarinette et jumbé l’acompagnent.





En soirée, sur cette belle place, un conte débute les festivités. Emmanuel accompagne une chanteuse sur des airs baroques.

Marc joue la porte des mondes et autres interprétations. Les caravaniers reconnaissent le morceau qui les fait entrer dans la danse et inviter le public.

 


Un musicien de Mongolie se produit accompagné des nôtres. Un tête de cheval orne son instrument. Avec sa voix et sa musique, il nous fait découvrir son univers.

La soirée se prolonge avec un orchestre irlandais.



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