Le 20 mai - Tunis -


Le café des délices à Sidi Bou SaïdEn ce début de journée, nous prenons la direction de Carthage, ancienne cité punique fondée en 814 av. J-C, incontournable berceau de la Tunisie moderne, où sont passés Phéniciens, Grecs, Romains, Vandales, …  C’est au sommet de la colline de Byrsa, emplacement du forum romain, du musée carthaginois et de l’ancienne cathédrale Saint-Louis, que chacun prend le temps, à sa manière, de s’emplir de toute cette histoire. Mohammed et Yacine, deux jeunes tunisiens qui nous accompagnent, nous guident dans ce dédale de vestiges, de magnifiques objets et mosaïques, de statues majestueuses… classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis juillet 1979.

Puis nous repartons pour la visite de Sidi Bou Saïd, jolie petite ville perchée où, à cette période de l’année, les bougainvillées agrémentent les façades bleu et blanc d’un merveilleux camaïeu de rouge et de violet. Nous arpentons les petites rues jusqu’à une falaise dominant le Golfe de Tunis, avant de pique-niquer dans cette ambiance méditerranéenne, tentés par un plongeon dans l’immensité bleue qui s’étend à nos pieds. Quelques caravaniers dégustent un thé à la menthe et aux pignons de pin dans le charmant cadre du Café des Délices…

Après cette matinée touristique, la Caravane Amoureuse se dirige vers le souk de Tunis qu’elle traverse en allant d’échoppe en échoppe pour informer du projet et du concert qui sera donné peu après sur la place de Bab El Bhar, une des portes de la Médina, aussi appelé Porte de France.

Bises de clownLes Tunisois, très réceptifs au message, heureux de pouvoir prendre connaissance du « Chant des Libres » que nous leur distribuons, sont nombreux à entourer le piano, touchés par la musique de Cathy qui diffuse une douceur dont ils ont tant besoin. La place est entourée de nombreux cafés où nous continuons les échanges et où les clients, attendris par toute cette énergie d’amour, de joie et de partage, souhaitent tous nous offrir un thé, un café, une citronnade. Les clowns font aussi effet par tous ces bisous qu’ils distribuent avec humour.

Antoine relaie pour un instant Cathy au piano, c’est une première pour lui, jouer devant une foule d’inconnus. Emotion et sensibilité ressenties par plusieurs auditeurs.

Difficile de quitter ce lieu où le partage est intense, mais les journées sont bien rythmées par ces jeunes anges tunisiens qui veillent sur nous.

Au retour, nous profitons du trajet pour partager les récits de rencontres que chacun a fait. Après cette intense journée, grande gratitude pour tout ce qui nous a été offert…

Quelques caravaniers rejoindront les bras de Morphée sur l’air d’ ‘’Au Café des Délices’’.

échange de regards

Le malentendu

Nous sommes au cœur du souk de Tunis dans le « petit souk des Chéchias », une projection du film de Marc doit se faire dans un café situé au croisement de plusieurs ruelles. La consigne est donnée aux caravaniers d’inviter les consommateurs à venir regarder le film. Certains s’activent à installer un projecteur acheté dans la matinée grâce, entre autres, à la générosité des caravaniers. Après le voyage,  il sera donné à PlanetPositive Bizerte. Je suis dans mon activité d’invitation. Je choisis plutôt le public jeune et réussis à en convaincre une petite douzaine, pourtant ce n’est pas simple d’abandonner le narguilé. J’aperçois au loin le début du film et me rapproche quand une personne  m’aborde et se présente : « Je suis Moez Boukraa, le propriétaire du café. Je viens d’apprendre que Cathy Vella est partie mécontente ». En effet, plus un seul caravanier, seuls mes invités. Je lui réponds : « Cathy mécontente, c’est impossible ». Alors quelqu’un intervient : « non, non c’est Isabelle ». Je poursuis, « Isabelle c’est impossible » et là, j’apprends que malencontreusement un employé à débranché la mauvaise rallonge et j’en conclus donc que c’est un malentendu.  Nous nous accordons sur ce constat et je propose à Moez, patron du café, d’aller rencontrer Isabelle. Mais il a à faire et d’autre part, le film tout simplement avec le matériel existant du café défile puisque tout le monde est parti et même le projecteur… j’en profite pour partager l’émerveillement des jeunes spectateurs et les invite à poursuivre notre aventure sur le site de Marc.

J’ai oublié de vous préciser qu’à peine avais-je commencé à parler avec Moez, qu’un verre de thé à la menthe m’a été offert avec une assiette d’amandes fraîches que j’ai versées dans le thé. Plaisir du parfum et du croquant des amandes !

Le piano devant la Porte de FranceLe film se termine, il est temps de rejoindre la place de la Victoire et la porte de France où Cathy doit égrener ses notes pour en faire un florilège d’Amour.  Nous quittons donc le café et traversons les Souks, de poterie, des cuivres, des parfums, quand Moez me dit : « attendez, je dois faire un petit détour ». Et nous arrivons dans le souk des pâtisseries, des sucreries. Il demande à son ami des gâteaux, sucre, amandes, noisettes pour toute la caravane. Et bien sûr, je me régale avec ce gâteau encore tiède. Nous poursuivons notre descente vers la place quand Moez m’invite à visiter l’hôtel de son ami que je salue. Nous montons jusqu’à la terrasse et découvrons la ville. Toute une clientèle est là : des étudiants au travail, d’autres à deviser, des amoureux. En redescendant, je vois la photo d’un vieil homme qui me rappelle Don Helder Camara, cet évêque de Recife porteur de Paix des années 1970. Je lui fais part de ma réflexion et il me salue avec émotion car c’est la photo de son père, lui aussi avait-il cette qualité, cette paix intérieure qui renverse les obstacles même les plus monstrueux ? Alors qu’est-ce que l’on fait en Tunisie pour dire merci ? On vous offre quelque chose à manger. Et il choisit un dessert succulent que l’on prépare en l’honneur du prophète : l’aassida, un mélange d’amandes, de noisettes et de pignons de pins d’Alep. J’invite Moez à reprendre notre course vers le Piano, Cathy et Isabelle et ne sais comment remercier le propriétaire de l’hôtel n’ayant pas de nourriture sous la main.  Enfin nous débouchons sur la place de la Victoire, une foule agglutinée autour du piano et je retrouve mes amis caravaniers. Moez se rapproche du piano et je le laisse là pour retrouver Isabelle. Elle est en train d’interviewer un jeune de la JCI : Ossama. J’entends des mots pleins de conscience et de responsabilité : quel bonheur ! Mais dans une respiration, j’interromps Isabelle et l’invite à rencontrer Moez. Nous y allons. On éclaircit le malentendu né d’une interprétation : « Le fait que les caravaniers quittent le café aurait été la raison de la coupure  du courant provoquant ainsi l’arrêt de la projection. ».

Heureusement le courant passe, Moez offre les gâteaux et multiple les invitations à revenir à son café pour partager le thé de la bienvenue, car naturellement nous sommes les bienvenus. Mille excuses de la part d’Isabelle, et j’entraine Moez vers Cathy et le piano, échange, embrassades et tout le monde se sépare réconcilié avec peut être dans son cœur une nouvelle leçon de la vie, car c’est avec de si petits détails de défauts d’interprétation, de perte de confiance de la bonté et de la beauté de l’autre que s’engage en cascade le processus de la division, de la guerre.

Ah ! Marc grâce à toi, nous touchons du doigt notre fragilité qui fait notre force, n’est-ce-pas ?

Claude

A Tunis, un moment de douceur partagée grâce à la douce musique de Cathy.  

regarder ensembleCathy jouait. J’étais mêlée parmi les autres personnes. A un moment, une main sur mon épaule me dit : « que de douceur, la douceur dont j’ai besoin en ce moment. Cette femme est si douce. ». Je me retourne, rencontre un regard intense.  Je lui dis « Vous avez besoin de douceur ? Etes-vous Tunisienne ? ». « Non je suis d’Algérie. Je m’appelle Rim. Je viens d’Annanaba. J’accompagne mon Papa qui se fait opérer demain matin d’un œil. J’étais inquiète, j’étais mal. Je marchais dans la ville, j’ai vu un rassemblement et je me trouve, ici à parler. Je fais une thèse en toxicologie, j’ai 25 ans et je m’occupe de mon Papa. »

Je lui parle de la caravane de la Paix, et on parle de cœur à cœur pendant une heure. On se reverra. Les coordonnées sont échangées. Rim va suivre le périple de la caravane.

Elle préfère rester à distance du piano mais souhaite que j’embrasse et remercie Cathy  pour la chaleur qu’elle vient de recevoir et qui va l’aider à vivre ces moments difficiles.

La spontanéité de l’échange me touche. C’est une rencontre de cœur de cœur. En nous embrassant, nous nous sommes dit : C’est de cet Amour que peut arriver la Paix dans le monde.  

Merci à la Caravane de me permettre de vivre cette belle rencontre.

Annie

La cathédrale Saint-Louis : émotion partagée

La cathédrale St-LouisJe quittais le musée de Carthage pour rejoindre le car … à l’heure ! Johnny était là, seul ! Jeter un coup d’œil dans la cathédrale, elle est à 2 pas. Tant pis, je serai en retard, j’y vais. J’entre, mais quelqu’un m’interpelle, je me retourne et on me montre le guichet où il faut prendre un ticket. J’explique la Caravane de la Paix et du coup cette personne m’entraine voir le Directeur responsable de la cathédrale. Je lui explique qui nous sommes, l’information ne l’ayant pas atteint. Naturellement le mot « Caravane de la Paix » sert de « Sésame ouvre-toi ». La sensibilité artistique de cet homme s’ouvre à l’évocation du piano et de son message et il m’autorise à déambuler dans la cathédrale. Mon temps est minuté car je pense que l’on m’attend au car. Je vais sortir de la cathédrale et là, Antoine, Véronique, Ikram, Bernadette et Sofien voudraient aussi visiter la cathédrale. Mais le gardien fait son travail. Heureusement, l’homme qui m’a introduit me voit et donne le feu vert pour qu’ils entrent. Nous déambulons et nous rejoignons à l’aplomb de la coupole, et nous donnant la main, nous avons senti couler sur nous et entre nous le miel de la Paix. Moment idyllique, béni, dans ce lieu sacré où la reliance avec plus grand que nous, nous unit sans discrimination que ce soit de religion ou nationalité.  Quelle beauté ce main dans la main d’ Ikram et Véronique allant vers le chœur de la cathédrale et le partage intime que je sais qu’elles vivent dans l’unité !

Mais l’heure nous appelle et je me garderai de vous délivrer les secrets que j’ai recueillis à la suite de ce moment de fraternité.

Claude


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