Le 16 novembre - Waliso -

6 Kehdar (mars) 2008

Déambulation...Ce matin nous partons depuis notre hôtel dans les rues de Waliso avec le piano. De part et d’autre de la rue, des femmes sortent de la cour de leur maison pour regarder passer la caravane. Le groupe de caravaniers installé pour prendre un café attire des passants. Au son de l’accordéon une femme se met à danser entrainant Estelle. Pascale lance un « yamahé » repris en cœur par l’assistance. De l’autre côté de la rue une femme depuis sa boutique de photocopies sort des tabourets pour des caravaniers. Quelle prévenance ! Georges accompagne un jeune vendeur de billets de loterie et l’aide à en vendre. Plusieurs caravaniers en achètent ; ils ne sauront pas si la chance de la loterie leur aura souri !

Nous retournons à l’hôtel attendre Janik qui est tombée ce matin et est partie faire des radios. Suspicion de fracture : dans le doute, une attèle plâtrée et l'interdiction de poser le pied à terre... Mais rien de trop grave apparemment. Luelé, le chauffeur du pick-up, lui fait la bise sur le front pour l’encourager et la soutenir. Il ajoute : « she is so nice ».

...dans les rues de WalisoNos profitons de cette pause pour découvrir les lieux, certains déambulent dans le parc tandis que d’autres farnientent au bord de la piscine. Nous apprenons que ce lodge est un ancien palais du Négus, ancien roi d’Ethiopie.

Pour le pique-nique du midi nous nous arrêtons près d’une habitation, et là c’est un merveilleux moment de temps partagé :

Une jeune fille invite Bassam et Estelle à visiter sa maison, Ils découvrent le mode de vie de cette famille. Très touchés par la chaleur de l’accueil dont ils ont bénéficié, ils demandent à Hubert d’imprimer quelques photos de la famille.

Rencontre de clowns

Jean-Marc et Robert improvisent un mime clownesque, Soizic affublée de son nez rouge les rejoint. Les enfants sont d’abord surpris puis se prêtent très vite au jeu avec de grands éclats de rire. Le grand père amusé s’approche des clowns et se mêle à leur jeu, débute ainsi une comédie à quatre.

Marie-Cécile partage sa mangue avec le père et la mère ; celle-ci sent le morceau et sceptique le donne à son mari.

La route est longue, elle nous semble interminable. Le bus a dû faire un détour car la piste pour arriver directement à Ambo est impraticable. Nous passons par la banlieue d’Addis et bien sûr supportons les embouteillages. Nous arrivons enfin à l’hôtel à 20h30.

Témoignages

« En sortant dans le village avant le dîner, nous avons vu une tente installée sur toute la largeur du trottoir (presque aussi large que la route elle-même). Notre guide nous avait appris qu’une telle tente signifiait soit un enterrement soit un mariage. En approchant, pas de doute, la musique nous confirme que c’est un mariage. Immédiatement dès le premier « salam » nous sommes invités dans la grande salle de réception, délicat de refuser. Les mariés trônent sur le canapé quatre places grand confort sorti pour l’occasion. Les invités leur font face sur quatre rangées. On nous propose des bouteilles de coca remplies d’une mixture trouble que nous déclinons gentiment prétextant un mal de ventre. La mariée est vêtue d’une robe bustier bleue à paillettes, un chignon savamment bouclé, les joues poudrées de rose. Le marié est quant à lui très classique en costume cravate. Sœurs et cousines portent des robes vertes soyeuses cintrées à la taille et s’évasant jusqu’au genou. Les hommes sont en costume ou en jean taille très basse caleçon apparent. La fête bat son plein. 

La jeune mariée et Marc au pianoOn nous invite à poser sur la photo avec les mariés et à maintes reprises par les smartphones des uns et les autres. Puis nous sommes entrainés dans la danse amharique nous dit-on. Danse très entrainante. Les danseurs rivalisent de
sensualité avec un jeu de postures non équivoques mais sans jamais se toucher. Jeux de poitrine, de hanches, de fesses, de pieds et mouvements des robes. Il y eu même un concours de meilleur danseur. Nous avons tenté de nous mettre à leur rythme, pas évident ! Un petit coup de rock les a surpris. Nous avons eu droit aux présentations de plusieurs membres de la famille. Et au moment du départ une jeune femme prend soin de nous accompagner vers l’hôtel, jusqu’où fera-t-elle le chemin ? C’est alors qu’une camionnette arrive pour nous suivre au pas. Elle nous dit rapidement au revoir pour monter dans la camionnette. Quelle belle prévenance ! Cette gentillesse et simplicité nous a touché tout au long de la soirée.

C’est avec plaisir que nous les avons retrouvés ce matin lors de la déambulation. La tente avait disparu mais nous avons revu les principaux protagonistes de la fête, sauf le marié. Chacun à tour de rôle a pu jouer du piano avec nos encouragements. Nos retrouvailles étaient joyeuses. Francis a aidé la mariée vêtue de rouge cette fois à descendre du pick-up et a eu du plaisir à la porter dans les bras en la faisant tourner avec beaucoup de soin car elle est enceinte. Le marié est soudainement arrivé et a entraîné sa femme à la maison. Tout rentre dans l’ordre ! »

Brigitte et Francis

 

Pascale et Jean-Marc en pleine danse« Nous déambulons dans une rue de Waliso quand une odeur de café vient nous titiller les narines : devant un minuscule mais néanmoins charmant troquet, une cafetière trône sur un brasero. Quelques caravaniers sont installés et sirotent tranquillement un café éthiopien fraîchement préparé.

Je m’approche accompagnée de Chantal et de son accordéon. Spontanément, un homme lui offre son tabouret. Elle entonne alors un air (son tube caravanesque devrais-je dire) qui comme toujours engendre la gaieté. Je me lève, esquisse quelques pas, une femme me rejoint et la danse commence !! Un attroupement, en majorité des hommes, se forme devant le café.

J’essaie les mouvements d’épaule des danseurs éthiopiens rencontrés lors de nos échanges avec les tribus, tout le monde se met à rire !

Je lance alors un rythme de chant qui est aussitôt repris en chœur avec une facilité réjouissante. Cette petite phrase spontanée simplissime nous relie dans le chant. Elle est reprise plusieurs fois…

Jean-Marc me rejoint et nous entamons une danse colorée africaine déclenchant une nouvelle fois l’hilarité générale.

Beaucoup d’émotions dans ce moment de partage convivial : joie, gaieté, complicité… Le chant et la danse nous relient, c’est une évidence »

Pascale

Être témoin, quelle chance !

Monique, être témoin

« 9ème caravane mais toujours unique et 1ère sur le chemin de la vie qui nous a menés en Ethiopie à la rencontre de nos différences, rencontre facilitée par nos ressemblances.

Le fil conducteur a été pour moi la place des femmes.


Les femmes reconnues égales des hommes chez les Konsos et cela officiellement mais aussi complémentaires des hommes dans leurs activités et leurs présences discrètes.

Ailleurs, elles avancent pas à pas sur la route ou la piste, pliées sous le poids du bébé, du fagot de bois (tellement plus imposant qu'elles !), courbées dans les champs et toujours ensemble.

A chaque fois pourtant, à notre passage, fièrement elles se redressent, arborent un sourire illuminé par une force intérieure et tout simplement d'un signe de la main accompagnent le bus qui continue sa route.

Sous le poids du fagot de bois...Elles sont les racines de l'âme de ce pays en portant et élevant tous ces enfants que nous avons croisés. Elles sont l'espoir et le creuset de l'amour, lorsque même abimées ou meurtries, elles osent repartir et reconstruire.

Cette gentillesse, cette bienveillance qui nous ont entourés pendant toute cette caravane ne me permet pas de douter de la valeur de l'être humain. Nous en avons tous ensemble été témoins !

Je ne peux que croire encore à nos capacités à nous rencontrer, à faire route ensemble, riches de nos différences et reliés par la force de l'amour qui nous fait nous reconnaître sœurs et frères en humanité !

Un pas de plus de ma confiance en l’Humain a été franchi !

MERCI »

Monique

Erreur manifeste d'interprétation

Chantal, Jean-Pierre, ...« Accompagnée de quelques caravaniers, je déambule à la suite du piano quand une affiche en noir et blanc attire notre attention. Le dessin d’une grosse mouche occupe tout le haut de la page. Dessous, trois photos d’identité (deux hommes et une femme) et un texte en amharique.

Nous tentons une interprétation et arrivons à la conclusion : c’est sûrement une campagne de prévention contre les ravages de la mouche tsétsé. Les personnages de l'affiche sont soit des personnes touchées par la maladie, soit des médecins luttant contre la maladie.

Abéjié rejoint notre groupe et aussitôt nous lui montrons l’affiche qui nous intrigue. « Oh, ça, dit-il, c’est l’affiche d’un parti politique en campagne pour les prochaines élections. L’abeille, leur symbole, a été choisie pour son image d’insecte besogneux… »

Erreur manifeste d’interprétation !

Chantal


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