Le 16 août - J25_Katmandou - Népal

Concert sur la place Royale de BASANTAPUR DURBAR Square de KATMANDOU

Un caravanier Robert, connaissant bien le NEPAL, a contacté son ami  Niram, président de l’association des marchands d’antiquités de KATMANDOU, pour organiser un concert sur la place Royale.

 Le piano est acheminé puis posé sur un tapis déroulé, juste à côté du marché. Les multiples petits étals placés côte à côte, proposent statuettes, bijoux et autres objets dédiés à la dévotion. Des chaises sont installées pour les familles. 

 

Marc, Cathy et les caravaniers musiciens lancent des mélodies joyeuses. Des « 4 mains » à trois personnes étonnent et ravissent les passants qui s’arrêtent. Des jeunes gens nous questionnent et se présentent (Millan et Bashank, sont acteurs professionnels en animation de rues) Nous leur donnons une carte présentant la caravane et les invitons pour le concert du 19 en fin d’après-midi, dans notre hôtel.

 

Pendant le concert, d’autres caravaniers vont à la rencontre des commerçants devant rester près de leurs marchandises. Ce sont des beaux moments d’échanges d’autant plus que beaucoup de Népalais parlent bien l’anglais.

 Nous rencontrons aussi Carine, française, qui passe quelques mois en INDE et au NEPAL. Elle nous retrouvera aussi au concert de dimanche. 

Nous allons rendre visite à la KUMARI GHAR

 C’est une très ancienne tradition. à KATMANDOU, datant d'il y en a au moins trois cents ans. Il s’agit d’une enfant choisie comme représentante de la divinité de SHIVA ou de PARVATI. La famille et l’enfant sont honorées de ce choix  et reçoivent une aide financière.

Nous nous rendons à la proche demeure de cette divine jeune fille. C’est dans un ancien palais construit en 1757.
Le porche franchi, nous sommes dans une très jolie cour intérieure. Les murs sont en briques rouges vernies. Les portes, boiseries, colonnes et fenêtres sont finement sculptées sur du bois peint ensuite en brun foncé.

 

 La KUMARI, apparaît à la fenêtre. C’est une petite fille, les yeux maquillés d’un long et épais trait noir s’étirant jusqu’aux tempes. Nous estimons son âge à environ cinq ou sept ans. Elle habitera dans ce temple, entourée de quelques femmes, jusqu’à l’âge de ses menstruations. Elle rejoindra alors sa famille. Une autre très jeune fille la remplacera. Attention, une KUMARI ne sourit pas ! Ainsi le veut la tradition.

 

Après-midi au village de THIMI

 L’après-midi, nous sommes attendus dans un village à l’extérieur de KATMANDOU, à l’initiative d’un célèbre musicien flûtiste, Sunil SHRESTHA, ami de Camille, preneur de son de l’équipe de production.

 Nous sommes accueillis dans la cour de l’école par le collectif d’artistes locaux et un rituel d’accueil newari (les Newars sont les premiers habitants de la vallée de KATMANDOU). Deux gros tambours appelés Dhime Khala et des cymbales rythment le passage de chaque personne après qu’elle ait reçu un ruban rouge, signe d’appartenance au groupe ainsi qu’une marque rouge sur le front et les joues.

 

Nous nous installons dans la cour de l’école où de nombreux enfants sont aux balcons. Les tambours continuent de jouer. Le piano est transporté jusque là par les caravaniers et les jeunes du village.

 

Toute la soirée va être rythmée par le piano, les nombreuses danses traditionnelles newari où yétis et petits singes se mêlent aux danseurs dans des costumes colorés et masqués. Des mimes de lutte sont dansés, accompagnés des mêmes tambours.

 

Lors d’une pluie, tout le monde se met à l’abri, y compris le piano, sous les balcons ou dans les salles de classe où Samuel va créer une animation avec des jeux chantés.

 

Au crépuscule, autour d’une improvisation, les instruments se mélangent, Marc au piano, Sunil à la flûte népalaise ainsi qu’un percussionniste. La soirée se poursuit entre danses népalaises et animations des caravaniers jusqu’à l’heure du repas.

 

Nous sommes alors invités à nous asseoir en rond à terre à la suite du doyen qui doit ouvrir le repas. Cette personne est la mémoire des danses et de la musique newar.

Sur une assiette tressée de feuilles séchées se sont succédés de nombreux plats servis par les hommes du collectif. Du raksi, présenté comme un vin local, a été servi, ainsi qu’un alcool de riz assez fort.

À la fin du repas nous remercions tous les organisateurs pour cette belle rencontre. A leur tour, nos hôtes ont pu passer à table ...

Encore une fois la caravane amoureuse a été accueillie de façon chaleureuse et nous sommes tous très touchés par cette soirée.

 

TEMOIGNAGES

Témoignage de Catherine

« Avec mon nez de clown, je me dirige au fond du marché, repérant une commerçante. Elle est assise sur un tabouret devant quelques petits paquets de gâteaux, des sucreries et des cigarettes, étalés sur un drap au sol. Elle n’est pas méfiante et répète quelques mimiques, rit en hochant la tête et attrape mes deux mains tendues. Elle m’invite à m’asseoir près d’elle en avançant un autre tabouret. Je lui explique la Caravane Amoureuse et nous parlons un peu de tout, de la ville et de nos familles. Elle me montre la photo d’une jeune américaine qui a logé deux nuits chez elle, l’année dernière. Mon nez rouge, tombe et je ne le remets pas.

Je lui achète un paquet de gâteaux, elle tient à m’en offrir un deuxième.  J’ai le sentiment d’être passée voir une connaissance de longue date.  On se quitte comme si on allait se revoir bientôt.»  

 

Témoignage de Cathy

La rencontre démarre avec deux petites filles de 8-10 ans autour du psaltérion qu’elles essaient avec intérêt et concentration. Suite à ce partage chacune repart vers d’autres rencontres. Puis, grâce à la pluie, nous sommes réunies à nouveau serrées sous les balcons, un petit essaim de filles de 4 à 10 ans m’entoure. A la musique du piano, je commence des mouvements dansés des mains, des pieds et de tout le corps. Nous sommes en miroir les unes des autres avec un mimétisme et une présence remarquables. Les mouvements se succèdent avec grâce et légèreté, les yeux remplis de joie et de plaisir d’être ensemble dans cette proximité physique et chaleureuse. La petite fille de 4 ans m’impressionne par son attention et sa ferveur dans l’exécution des gestes. Toutes nos mains se rejoignent en forme de soleil, de gouttes de pluie, de vent qui tourbillonne… c’est bon…

 Lorsque le piano s’arrête, ce sont quelques chants plus dynamiques que je propose et les rires s’expriment devant ces mots/sons d’une langue universelle. Suite à la pluie, 4 petites filles continueront de tisser le lien. Nous dansons ensemble en farandole, ne nous lâchant jamais les mains. Nous nous enveloppons mutuellement de notre chaleur à travers nos câlins, regardant les danses aux masques colorés qui parfois effraient autant qu’elles les font rire. Nous restons ensemble toute la soirée. Elles me touchent tellement et font écho à mon enfant intérieur.

 La soirée touche à sa fin ; l’une d’elles se lève me faisant comprendre qu’elle revient, puis une autre me dit au revoir et une autre encore… A un moment je pense : « Mais où sont leurs parents ? » Et je vois l’un des papas me saluer me remerciant de ma présence auprès de sa fille. Quelle confiance tout de même. Il avait tout vu, et permis, tous ces partages, naturellement.

 D’un coup les petites fées se sont éclipsées… D’un coup, un vide autour de moi. Mais un vide plein… Je suis nourrie, mon cœur est chaud. Gratitude à ces petites filles pour leur amour partagé.

 


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